Un aspect méconnu du travail de Gregory Bateson réside dans la collaboration
qu’il a menée avec l’OSS, l’ancêtre de la CIA. À cette occasion, il a
théorisé des méthodes de contrôle social et d’ingénierie des
comportements fondées sur les sentiments d’appartenance identitaire des
populations et que l’on peut résumer sous le terme d’enracinement identitaire aliénant.
En l’occurrence, la manip est fort simple et consiste pour le colonisateur à valoriser et flatter la culture traditionnelle et la spécificité identitaire du colonisé, afin que ce dernier ne se sente pas agressé et se laisse ainsi dominer plus facilement. Bateson décrit les choses comme suit :
« L’expérience la plus importante menée jusqu’ici sur le réajustement des relations entre les peuples ‹supérieurs› et les peuples ‹inférieurs› est la manière dont les Russes s’y prennent avec leurs tribus asiatiques de Sibérie. Les résultats de cette expérience appuient fortement la conclusion selon laquelle il est très important d’encourager l’observation d’autrui chez les supérieurs et le désir de se montrer chez les inférieurs. En gros, ce que les Russes ont fait est d’inciter les indigènes à entreprendre un renouveau de leur culture traditionnelle tandis qu’eux-mêmes admiraient les fêtes de danse et d’autres manifestations de la culture indigène : littérature, poésie, musique, etc. Et cette attitude spectatrice a été ensuite étendue aux réalisations dans la production et l’organisation. En revanche, quand l’homme blanc pense être un modèle et encourage les indigènes à l’observer afin de voir comment on fait les choses, les indigènes finissent par créer des cultes à caractère ethnique. Le système s’amplifie jusqu’à ce qu’une machinerie compensatoire se développe et alors le renouveau des arts, de la littérature, etc. indigènes devient une arme utilisée contre l’homme blanc (des phénomènes comme le rouet de Gandhi s’observent en Irlande et ailleurs). Si, d’autre part, le peuple dominateur favorise le renouveau de la culture indigène, le système dans son ensemble est beaucoup plus stable et le culte ethnique ne peut pas être utilisé contre le peuple dominant. »
Ces données sont tirées de deux articles de David H. Price publiés dans « Horizons et débats » n°35, 13/09/2010.
En l’occurrence, la manip est fort simple et consiste pour le colonisateur à valoriser et flatter la culture traditionnelle et la spécificité identitaire du colonisé, afin que ce dernier ne se sente pas agressé et se laisse ainsi dominer plus facilement. Bateson décrit les choses comme suit :
« L’expérience la plus importante menée jusqu’ici sur le réajustement des relations entre les peuples ‹supérieurs› et les peuples ‹inférieurs› est la manière dont les Russes s’y prennent avec leurs tribus asiatiques de Sibérie. Les résultats de cette expérience appuient fortement la conclusion selon laquelle il est très important d’encourager l’observation d’autrui chez les supérieurs et le désir de se montrer chez les inférieurs. En gros, ce que les Russes ont fait est d’inciter les indigènes à entreprendre un renouveau de leur culture traditionnelle tandis qu’eux-mêmes admiraient les fêtes de danse et d’autres manifestations de la culture indigène : littérature, poésie, musique, etc. Et cette attitude spectatrice a été ensuite étendue aux réalisations dans la production et l’organisation. En revanche, quand l’homme blanc pense être un modèle et encourage les indigènes à l’observer afin de voir comment on fait les choses, les indigènes finissent par créer des cultes à caractère ethnique. Le système s’amplifie jusqu’à ce qu’une machinerie compensatoire se développe et alors le renouveau des arts, de la littérature, etc. indigènes devient une arme utilisée contre l’homme blanc (des phénomènes comme le rouet de Gandhi s’observent en Irlande et ailleurs). Si, d’autre part, le peuple dominateur favorise le renouveau de la culture indigène, le système dans son ensemble est beaucoup plus stable et le culte ethnique ne peut pas être utilisé contre le peuple dominant. »
Ces données sont tirées de deux articles de David H. Price publiés dans « Horizons et débats » n°35, 13/09/2010.
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