Ce texte ci-dessous de 12 pages est la retranscription d'une allocution du philosophe Gérard Briche sur la signification du concept de spectacle chez Debord au regard de la critique de la valeur.
Une
parole de scandale dont on a pas fini d'entendre parler. La notion de
spectacle dont les situationnistes ont
fait le concept critique le plus connu, est une notion équivoque. Sa
banalité apparente a été beaucoup dans le fait, qu'il soit employé par
nombre de coquins qui s'autorisent de Debord en tout
inconscience ou en toute imposture. Le
comble de ces impostures qui sont les plus conscientes, étant
qu'on va attribuer aux situationnistes et à Guy Debord, au déni de
l'évidence et des déclarations explicites de Guy Debord, une haine des
images. Je cite quand même, par exemple, l'avis qu'il
donne en tête de son Panégyrique : " Les tromperies
dominantes de l'époque sont en passe de faire oublier que la vérité peut
se voir aussi dans les images ". Et on sait, on le
verra tout à l'heure, que Debord n'a jamais méprisé l'usage des
images. Mon propos ne sera pas pourtant de préciser la théorie
situationniste du spectacle. Il sera beaucoup plus modeste. Enfin,
en même temps, plus modeste et plus ambitieux. Modeste
parce qu'il va se limiter à situer le
concept situationniste de spectacle à l'analyse de la marchandise.
Je rappelle que la société du spectacle est désignée comme " société
spectaculaire-marchande ". Guy Debord lui donne une
consistance critique rigoureuse, mais, c'est en tout cas l'hypothèse
que je voudrai vous proposer, il ne va pas au bout du chemin. Alors,
est-ce que ce terme de spectacle serait une banalité de
base ? Est-ce qu'il n'y a pas exagération à y voir un concept, un
concept de l'analyse critique ?
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Voir le Fichier : Le_spectacle_comme_illusion_et_realite_2_40.pdf