On achève bien les chevaux est tiré du roman du même nom (They shoot horses, don't they ? en V.O.) écrit par Horace McCoy en 1935, soit de manière presque contemporaine aux faits qu'il décrit. Les marathons de danse n'avaient été interdits que deux ans plus tôt, et surtout l'événement qui en avait été le catalyseur, la Grande Dépression, pesait encore fortement sur la survie de nombre d'américains. C'est donc presque logiquement que le livre fut mal reçu, que McCoy – qui l'avait écrit sur la base de sa propre expérience comme videur à de tels marathons – s'orienta vers un travail autrement plus alimentaire d'auteur de romans noirs et de scripts de séries B pour Hollywood, et que cette histoire ne fut reconnue à sa juste valeur qu'au travers de son adaptation cinématographique à la fin des années 1960.
Le film aurait initialement dû être fait par Charlie Chaplin, comme nouveau mélodrame faisant suite aux Feux de la rampe, mais ce n'est finalement que logique qu'il se soit concrétisé quinze ans plus tard entre les mains d'un des jeunes cinéastes du Nouvel Hollywood, venant grossir les rangs de ces œuvres questionnant l'histoire et les agissements des générations précédentes, de la première moitié du 20è siècle. Le cinéaste en question était Sidney Pollack, 35 ans, qui réalisait là son premier film d'importance avant d'entamer une fructueuse collaboration avec Robert Redford (Jeremiah Johnson, Nos plus belles années,Les trois jours du condor). La jeunesse de Pollack est également une bonne chose pour le film car elle s'accorde avec celle du personnage principal Robert, et pose ainsi sur son histoire un regard certainement plus concerné que si quelqu'un de plus âgé avait pris en main le projet.