Durant la période soviétique, le centralisme bureaucratique faisait que la section "Rire & Désamorçages" était sous les auspices du KGB: "la grande fabrique de blagues" alimentait ainsi la respiration du système soviétique.
Le rire post-moderne participe de la même logique, mais avec les moyens du marché.
Le rire est une soupape mentale pour le système, un défouloir d'une énergie humaine ainsi canalisée, et provoquant la paralysie de l'action: le cynisme de "celui qui sait", le pas-dupe, se vautre dans le miroir des vanités, le marais de sa soumission.
Le rire fait partie de l'arsenal culturel de la guerre psychologique par la démobilisation morale, faisant ainsi la pédagogie de la soumission au système. Cette intelligence subversive fixe les rebellions de synthèse, l'ersatz de la contestation, dans les niches qu'elle contrôle. Le pouvoir de la domination donne le change...à partir de ce qu'il génère ou adoube.
Rebellez-vous si vous le voulez, mais surtout maintenez le sentiment de "oui, mais à-quoi-bon.." qui signe le règne de la séparation et la mort de l'esprit.
ALMAKI
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source : agoravox.tv
Dans cet extrait de "Avant Premières" d’Elisabeth Tchoungui avec Claude Askolovitch, François L’Yvonnet qui publie "homo-comicus ou l’intégrisme de la rigolade" y développe ses thèses face à l’humoriste Stéphane Guillon qui se prétend être un subversif, un opposant au pouvoir alors qu’il écrit des chroniques chez Libération qui appartient à la famille Rothschild. On ne peut que se délecter de ce travail de destruction massive que fait le philosophe auquel l’amuseur ne peut répondre que par la dérision :
« Les humoristes se prétendent être les défenseurs de la
démocratie moderne, que s’ils n’étaient pas là pour critiquer les
politiques, les politiques seraient à l’ abri de la critique (…).
En réalité ils font parti du système, ils sont dans le pouvoir.
Ils ne s’en prennent pas aux puissants, ils s’en prennent à des
ministres qui ne sont pas les puissants, les puissants sont les
financiers, les banquiers, ceux qui vous paient (...).
Ce sont des fonctionnaires du rire parfaitement installés dans un système mais leur caractère subversif et radical est inexistant. Ils développent une critique intégrée, aujourd’hui la façon d’acquiescer au système est de produire un semblant de critique (...). La critique ne déstabilise pas le système elle fait écho la manière dont le système se réfléchit ».
- Stéphane Guillon visiblement déstabilisé répond : « nous sommes les nouveaux philosophes ». Les attaques de son contradicteur seraient donc liées à la jalousie…
Sur la critique des puissants, le salarié des Rothschild dit : « J’ai fait une chronique sur Bachar el-Assad ».
Effectivement tout le monde pourra deviner que pour critiquer celui qui
est décrit dans tous les médias comme un potentat qui massacre son
peuple, Guillon a dû prendre son courage à deux mains...
Guillon est l’archétype de l’antisystème piloté par le système, du subversif dans la norme.