LE SENS DU VENT. Notes sur la nucléarisation de la France au temps des illusions renouvelables. Extraits :
« (…)Le legs le plus accablant, à cet égard, provient bien sûr de l’industrie nucléaire. Même si un vaste mouvement d’émancipation parvenait à établir une société plus aimable et débarrassée de l’électricité nucléaire, l’écho radioactif de l’industrie atomique, avec ses centrales à neutraliser et ses déchets à « surveiller », s’y ferait encore entendre de façon lancinante. L’Etat français a donc efficacement mené sa politique de la terre brûlée. Quand bien même nous le contraindrions à vider les lieux, il nous laisserait la trace douloureusement indélébile de son passage : non seulement des immondices éternelles mais au surplus – on l’oublie souvent – l’obligation de sauvegarder les compétences indispensables pour les contenir.
La seule existence de ce fardeau nucléaire pourrait suffire à éteindre bon nombre de désirs d’autonomie et de lutte. Et l’on sait que les fardeaux ne manquent pas par ailleurs, s’agissant de l’environnement naturel. Nous sommes à vrai dire devant ce simple choix : demeurer dans l’empoisonnement industriel et la servitude, ou chercher la voie de la liberté, avec ses promesses et ses risques, malgré l’héritage empoisonné de l’industrialisation. Les « réalistes » en la matière ne sont pas ceux que l’on croit : contrairement à ce que bégaient tant de fumeux réformistes, seule l’énergie libérée par une révolution permettrait de se colleter sérieusement avec cet « héritage ». Les objecteurs de croissance qui prétendent « décoloniser les imaginaires » en colonisant le cadre institutionnel existant, et qui attribuaient à quelque « détestation du genre humain » le simple constat de leur arrivisme politicien, ceux-là se trompaient assurément en nous comptant parmi leurs « partenaires potentiels »,. De même que la société industrielle accentue chaque jour son emprise sur nos vies, l’élémentaire nécessité de se délivrer des illusions à son sujet devient chaque jour plus pressante. Contribuer quelque peu à cette première délivrance, telle était ici notre ambition. »
La seule existence de ce fardeau nucléaire pourrait suffire à éteindre bon nombre de désirs d’autonomie et de lutte. Et l’on sait que les fardeaux ne manquent pas par ailleurs, s’agissant de l’environnement naturel. Nous sommes à vrai dire devant ce simple choix : demeurer dans l’empoisonnement industriel et la servitude, ou chercher la voie de la liberté, avec ses promesses et ses risques, malgré l’héritage empoisonné de l’industrialisation. Les « réalistes » en la matière ne sont pas ceux que l’on croit : contrairement à ce que bégaient tant de fumeux réformistes, seule l’énergie libérée par une révolution permettrait de se colleter sérieusement avec cet « héritage ». Les objecteurs de croissance qui prétendent « décoloniser les imaginaires » en colonisant le cadre institutionnel existant, et qui attribuaient à quelque « détestation du genre humain » le simple constat de leur arrivisme politicien, ceux-là se trompaient assurément en nous comptant parmi leurs « partenaires potentiels »,. De même que la société industrielle accentue chaque jour son emprise sur nos vies, l’élémentaire nécessité de se délivrer des illusions à son sujet devient chaque jour plus pressante. Contribuer quelque peu à cette première délivrance, telle était ici notre ambition. »
Livre édité par les Editions de l’Encyclopédie des Nuisances en avril 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire